Projet de loi Taubira : intentions consternantes du gouvernement au regard de la réalité de la délinquance

Jean-Paul Fournier et Luc July

Régulièrement les parlementaires discutent des textes sur la sécurité et la politique pénale. Très prochainement j’aurai à me prononcer sur le projet de loi TAUBIRA qui prévoit notamment la sortie aux deux tiers de la peine, des réductions de peine pour les récidivistes, la suppression du mandat de dépôt obligatoire pour les récidivistes. Les intentions du gouvernement sont consternantes au regard de la réalité de la délinquance. Mais je me devais de connaitre la réalité de la prison, d’échanger avec ceux qui y travaillent pour mieux comprendre.

 

D’abord j’ai visité un établissement très bien tenu malgré ses 40 ans d’âge avec un budget de fonctionnement amputé de 300000 € cette année. J’ai rencontré une direction et des gardiens qui ont foi en leur mission et dont l’investissement personnel permet d’atténuer la réalité explosive de la surpopulation : 192 places pour environ 350 détenus avec des cellules de 9m² pour trois, dont un détenu qui couche à même le sol.

 

Doit-on en conclure qu’il faille laisser les délinquants en liberté comme le souhaite le gouvernement ? Ce serait, je crois, la pire des choses pour la société française. Lorsqu’il y a plus de malades, on construit des hôpitaux ! C’est pareil pour l’autre mal de la société qu’est la délinquance. Démontée par Mme TAUBIRA, la loi de programmation du 27 mars 2012 relative à l'exécution des peines prévoyait de créer plus de 24. 000 places de prison supplémentaires à l'horizon 2017. Pour porter le total des places disponibles à 80.000. Loin d’être une lubie sécuritaire, c’était une œuvre de salubrité publique ! 

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