Jean-Paul Fournier

A quelques jours de la parution du rapport de la Cour des Comptes, commandé par le Président de la République, on voit bien se profiler à l’horizon l’argumentaire indécent du nouveau gouvernement. Fait unique, Monsieur HOLLANDE a même parlé, lors d’une conférence de presse à Rome, du « manque de sérieux » de son prédécesseur, allant à l’encontre de la tradition républicaine qui veut qu’un chef de l’Etat ne s’exprime pas sur les sujets de politique intérieure à l’étranger. Pour lui, la rigueur budgétaire serait donc le fait de l’héritage laissé par l’ancien gouvernement et caché par Nicolas SARKOZY. Ce positionnement absolument malhonnête démontre encore une fois que François HOLLANDE n’a certainement pas pris la mesure de la crise qui ronge les économies européennes depuis 2008.

 

Alors même que Nicolas SARKOZY avait annoncé, avec pragmatisme, un ambitieux plan de redressement des comptes publics de la France au mois de novembre dernier et réalisé une partie de sa campagne sur la maitrise des comptes publics de l’Etat, de la Sécurité sociale et des Collectivités territoriales, François HOLLANDE a voulu laisser entendre que le pays pouvait se passer de certains efforts. Son programme s’est d’ailleurs résumé à un certain nombre de mesures sociales impossible à assumer aujourd’hui pour le budget national et qui vont à l’encontre des décisions prises par nos partenaires européens.

 

Après l’échéance des élections législatives, avant laquelle le gouvernement n’a pas hésité à mettre en avant les décisions les plus avantageuses politiquement, voici venu le temps de la facture fiscale pour les Français. En effet, pour assumer ses décisions et respecter les engagements de redressement de la France, qui ont été d’ailleurs repoussés d’une année, ce qui aurait dû accroitre les marges de manœuvres budgétaires, le gouvernement va devoir sensiblement augmenter les impôts, les charges sociales et les taxes qui pèsent sur chaque contribuable, particulier ou entreprise.

 

Je le dis avec beaucoup de force : tirer la ficelle de l’héritage serait un peu gros. La rigueur, qui avait été tellement décriée en son temps par les socialistes, n’est aujourd’hui que la résultante des premières décisions de M. HOLLANDE. A 50 jours de son arrivée à la tête de la France, je demande au Président de la République d’arrêter une certaine forme d’hypocrisie et d’indélicatesse, en assumant pleinement ses décisions au lieu de se défausser sur son prédécesseur.  

Mar 26 jun 2012 Aucun commentaire